L'Étoile des enfants

Peut-on vivre sur Mercure comme nous vivons sur la Terre ? Si non pourquoi ?
Malika et Anne-Sophie, 10 ans, France

Chères Malika et Anne-Sophie,
Il est malheureusement impossible à des humains de pouvoir vivre sur la planète Mercure d’une manière similaire à celle dont nous vivons ici. Notre rythme biologique s’est réglé au fil du temps sur les caractéristiques de notre planète et tout changement brutal ne saurait être bien vécu !
Mercure tourne sur elle-même en 58 jours environ, presque deux mois ! En plus, cette planète est si proche du Soleil que pour ne pas tomber sur lui, elle doit avancer très vite sur son orbite qu’elle décrit en 88 jours environ. La mécanique céleste précise que dans ces conditions le jour solaire vaut 176 jours (trois mois au soleil et trois mois dans la nuit !) - contre 24h sur Terre. Cela signifie, paradoxe du langage, que sur Mercure les jours sont deux fois plus longs que l’année et le calendrier ne donnerait pas le nombre de jours par année, mais un nombre d’année par jour. Surprenant ! Sans inclinaison orbitale, Mercure ne connaît pas de saisons. Mercure est aussi plus petite que la Terre et de ce fait, elle n’a pas pu capturer des gaz afin de se constituer une atmosphère. Sans atmosphère, Mercure subit d’importants écarts de température entre le jour et la nuit. A midi face au Soleil, le sol peut être porté à plus de 400 C, tandis qu’à quelques pas derrière le terminateur - la ligne qui délimite le jour de la nuit - la température plonge à -170 C, un écart de presque 600 deux fois plus importante que celui qui existe sur la Lune ! Cette différence considérable avec la Lune vient du fait qu’à cette distance, le côté faisant face au Soleil reçoit dix fois plus d’énergie que la Lune. Ainsi Mercure ne peut pas contenir d’eau à l’état liquide, ce qui est indispensable à la vie, telle que nous la connaissons. Mercure est une planète vraiment inhospitalière, comme la plupart des autres planètes du système solaire et notre Terre est un endroit unique que nous devons choyer.
A bientôt. Yves-Patrik